SUPREMATUS
Suprematus, néologisme créé à partir d’une forme latinisée du mot Suprématisme, résulte de la rencontre d’un livre d’heures et d’oeuvres issues du mouvement suprématiste.
Un livre d’heures est un livre de prières destiné aux laïcs permettant de suivre la liturgie. Le livre peint en grisaille a appartenu à Philippe le Bon, duc de Bourgogne de 1419 à 1467. Ces enluminures rencontrent les formes géométriques issues des oeuvres du chef de file du mouvement suprématiste, Kasimir Malevitch, et celles d’El Lissitzky, peintre de l’avant- garde russe, également typographe et architecte.
À Malevitch sont empruntés les célèbres Carré noir sur fond blanc et Croix noire datant de 1915, à El Lissitzky, outre la célèbre affiche Battre les Blancs avec le coin Rouge datée de 1919, sont empruntés des Proun, acronymes russes de Projet pour l’affirmation du Nouveau, tableaux aussi appelés Stations de correspondance entre la peinture et l’architecture. Ces travaux s’inscrivent dans un projet artistique qu’El Lissitzky avait défini par ces mots : « De reproducteur, l’artiste est devenu constructeur d’un nouvel univers d’objets ». Grâce à la formation d’architecte de Lissitzky, le Suprématisme jusqu’alors pictural passe du plan bi-dimensionnel au tri-dimensionnel, de l’abstraction au monde figuratif.
La version hybridée que livre Sabine Pigalle est une méditation sur la laïcité, votée par une loi en 1905, résultant d’un lent travail des siècles. Aujourd’hui, la laïcité est un des grands principes définissant la République : indivisible, laïque, démocratique et sociale, dans le respect de toutes les croyances et l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion, la garantie du libre exercice des cultes, la neutralité de l’État, l’absence de culte officiel. La laïcité garantit la liberté de conscience. Elle garantit aux croyants et aux non-croyants le même droit à la liberté d’expression de leurs croyances ou convictions. Elle garantit le libre exercice des cultes et la liberté de religion, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion : personne ne peut être contraint au respect de dogmes ou prescriptions religieuses.